Tests d’effort pour coureurs : un outil essentiel pour optimiser la performance et la prévention des blessures

Les tests d’effort, en particulier les tests VO2max et les évaluations cardiovasculaires, sont devenus un élément incontournable dans l’entraînement des coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Ces tests permettent non seulement de mesurer les capacités physiques actuelles d’un athlète, mais aussi de personnaliser les programmes d’entraînement, d’identifier les risques de blessures, et de maximiser la performance. Dans cet article, nous explorons l’importance de ces tests pour les coureurs et présentons un échange approfondi avec Apolline Carrard et Elisa Fontana de VO2 Sports à Yverdon, ainsi qu’Amélie de Test n’Perf à Aigle, qui partagent leur expertise sur le sujet.

L’importance des tests cardiovasculaires pour les coureurs

Les tests cardiovasculaires sont essentiels pour évaluer la santé cardiaque des coureurs et déterminer des zones d’entraînement précises. Comme le soulignent Apolline et Elisa, il existe deux types principaux de tests : les tests de performance et les tests médicaux pour un bilan de santé.
« Les tests pour un bilan de santé, comme l’électrocardiogramme (ECG) et la mesure de la tension artérielle, sont cruciaux pour évaluer la santé du cœur et du système circulatoire. Ils permettent de détecter des anomalies telles que des arythmies ou des maladies coronariennes, évitant ainsi des incidents graves lors de la pratique sportive. »
D’un autre côté, les tests de performance, qui mesurent des paramètres comme la VO2max, la fréquence cardiaque (FC) et la lactatémie sanguine, se concentrent sur l’amélioration de la performance. « Ces tests évaluent la capacité aérobie, les seuils ventilatoires et lactiques, fournissant des données précieuses pour personnaliser les programmes d’entraînement », ajoutent-elles.

Fréquence recommandée des tests VO2max

La fréquence des tests VO2max dépend de plusieurs facteurs, notamment le niveau d’expérience du coureur et ses objectifs spécifiques. Apolline et Elisa recommandent généralement de passer un test tous les six mois à un an.
« Pour un coureur élite, il est possible de faire plusieurs tests par saison, notamment pour ajuster l’entraînement en fonction des progrès ou des objectifs spécifiques. Pour un sportif amateur, il est important de laisser suffisamment de temps entre les tests pour que les progrès puissent se manifester, d’où notre recommandation de ne pas les espacer de moins de six mois », expliquent-elles.
Amélie de Test n’Perf souligne également l’importance de l’intégration de ces tests dans un programme d’entraînement : « Les seuils et les zones d’entraînement ne sont pas fixes et évoluent en fonction du travail effectué. Un test permet de mettre en lumière l’évolution du sportif, d’ajuster la préparation et d’apporter des clés individuelles pour son potentiel de progression. »

Comment un test VO2max peut améliorer les performances

Le test VO2max est un outil puissant pour optimiser l’entraînement des coureurs. En mesurant les capacités cardiovasculaires et pulmonaires, ainsi que les substrats énergétiques métabolisés pendant l’effort, ce test fournit des informations cruciales pour déterminer les zones d’entraînement individuelles.
« Les informations obtenues, telles que les seuils ventilatoires et la vitesse maximale aérobie (VMA), permettent de personnaliser l’entraînement. Les coureurs peuvent alors s’entraîner avec des données précises plutôt que de se fier uniquement à leurs sensations », expliquent Apolline et Elisa. Elles ajoutent que cela permet également d’analyser l’entraînement pour vérifier s’il a été réalisé dans les bonnes intensités souhaitées.
Amélie ajoute : « Un test d’effort renseigne sur le niveau actuel de performance et permet de cibler les domaines de progression, prévenant ainsi les blessures ou le surmenage. »

Principaux indicateurs à surveiller lors d’un test VO2max

Lors d’un test VO2max, plusieurs indicateurs clés sont surveillés par les physiologistes de l’exercice. Ces indicateurs comprennent la VO2, la fréquence cardiaque, la ventilation, le quotient respiratoire (QR), et la lactatémie sanguine.
Apolline et Elisa expliquent : « Ces indicateurs permettent de déterminer les zones d’entraînement précises pour le coureur. Sur le terrain, le coureur doit principalement surveiller son allure, sa vitesse, et sa fréquence cardiaque pour s’assurer qu’il s’entraîne dans les bonnes zones. »
Amélie ajoute que la comparaison avec des tests précédents peut aider à détecter des états de fatigue ou de surmenage. « Lors d’état de fatigue, la fréquence cardiaque est souvent plus élevée au repos et en début d’effort, et il devient plus difficile d’atteindre sa fréquence cardiaque maximale habituelle en fin de test. »

Prévention des blessures grâce aux tests cardiovasculaires

Les tests d’effort ne sont pas seulement un outil pour améliorer les performances, mais aussi pour prévenir les blessures. En déterminant les zones d’entraînement optimales pour chaque athlète, ces tests aident à éviter la surcharge, qui est souvent à l’origine des blessures.
« Les blessures surviennent souvent lorsqu’il y a une surcharge pour l’athlète. Le test d’effort permet de s’entraîner aux bonnes intensités, ce qui réduit le risque de blessure », expliquent Apolline et Elisa. Elles ajoutent que les tests peuvent également révéler des signes précoces de surmenage, tels qu’une incapacité à atteindre le maximum ou des anomalies dans les niveaux de lactate sanguin.

Suivi du cardio pendant la course

L’utilisation d’une montre avec détecteur de fréquence cardiaque pendant la course est un outil précieux pour les coureurs. Cela leur permet de surveiller en temps réel leur intensité d’effort et de faire des ajustements si nécessaire.
« Grâce aux zones d’entraînement déterminées par le test d’effort, l’athlète sait exactement où il se situe en termes d’intensité en regardant sa fréquence cardiaque. Cela est particulièrement utile pour éviter de partir trop vite ou pour ajuster l’effort en fonction de la fatigue accumulée », expliquent Apolline et Elisa. Elles notent cependant que la fréquence cardiaque est moins fiable que la vitesse ou l’allure sur terrain plat, car elle peut être influencée par des facteurs externes tels que la fatigue, le stress, ou la température.
Amélie recommande également l’utilisation d’une ceinture pour mesurer la fréquence cardiaque plutôt que des capteurs au poignet, car ceux-ci sont moins précis.

Matériel utilisé dans les centres de tests

Les centres de tests comme VO2 Sports et Test n’Perf sont équipés de matériel de dernière génération pour assurer la précision et la qualité des tests. À VO2 Sports, par exemple, un tapis de course de laboratoire pouvant atteindre 30 km/h et une pente de 25% est utilisé, ainsi qu’un appareil pour mesurer les échanges gazeux et un appareil pour mesurer l’acide lactique.
Apolline et Elisa soulignent : « Le matériel utilisé dans notre centre est du matériel médical qui demande un entretien et des maintenances régulières. Avant chaque test d’effort, la calibration de la machine des échanges gazeux est nécessaire pour obtenir des valeurs les plus justes possibles. »
Amélie ajoute que le centre Test n’Perf dispose d’un appareil permettant de mesurer chaque cycle respiratoire en continu, combiné à la lactatémie pour déterminer les seuils et les zones d’entraînement avec une haute précision.

Déroulement d’un test VO2max

Un test VO2max typique au centre VO2 Sports commence par un entretien avec l’athlète pour comprendre son niveau, sa santé, et ses habitudes d’entraînement. Ensuite, une composition corporelle par bioimpédance est réalisée pour avoir une vue d’ensemble de l’athlète.
« Le test d’effort proprement dit commence après un échauffement, et la charge augmente progressivement jusqu’à ce que l’athlète atteigne son maximum. Après le test, le physiologiste de l’exercice analyse les données et discute des résultats avec l’athlète pour lui expliquer les zones d’entraînement et comment s’entraîner », expliquent Apolline et Elisa.
Amélie précise que le test dure environ 1h30, avec une première partie dédiée à l’anamnèse du sportif, suivie du test et d’une discussion post-test pour analyser les données et établir des axes de travail pour la suite de la préparation.
Conseils pour intégrer les tests dans un programme d’entraînement
L’intégration des tests VO2max et cardiovasculaires dans un programme d’entraînement peut apporter des bénéfices significatifs. Apolline et Elisa recommandent de réaliser le test au début de la saison, environ 1 à 1,5 mois après la reprise, afin d’avoir déjà effectué quelques entraînements avec de l’intensité et de la vitesse.
« Il est important de venir en étant reposé pour faire le test, sans avoir fait une grosse séance ou compétition proche du test. Cela permet de redéfinir les zones d’entraînement et de voir les progrès réalisés », expliquent-elles.
Amélie ajoute : « Je conseille de venir faire un test en début de préparation pour débuter dans les meilleures conditions. Après une période de mise en pratique, il est intéressant de refaire un point en milieu de préparation pour actualiser et ajuster l’entraînement en fonction des résultats du test. »

Les tests d’effort, en particulier les tests VO2max, sont des outils précieux pour tout coureur cherchant à améliorer ses performances et à prévenir les blessures. Grâce à l’expertise des centres comme VO2 Sports et Test n’Perf, les coureurs peuvent obtenir des données précises et personnalisées qui les aident à s’entraîner de manière plus intelligente et efficace. En intégrant ces tests dans leur routine d’entraînement, les coureurs sont mieux préparés pour atteindre leurs objectifs tout en minimisant les risques liés à la surentraînement ou aux blessures.

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Un grand merci à Amélie, Elisa et Apolline pour leurs précieuses réponses qui ont enrichi cet article.